
Qu’entend-on par “polyexposition” ?
Dans la vie professionnelle, la majorité des salariés sont exposés à de multiples facteurs susceptibles de dégrader leur santé : des nuisances chimiques, physiques, biologiques, sans oublier les risques psychosociaux, etc. Ces expositions peuvent se cumuler pendant toute une carrière, elles peuvent faire l’objet d’expositions simultanées ou décalées dans le temps.
L’approche de la prévention, que l’on peut qualifier de mono risque, a fait ses preuves et son efficacité est reconnue. Ce constat encourageant a permis de compléter cette approche par une autre, celle des polyexpositions, permettant de coller au plus près des conditions réelles.
Le quatrième Plan Santé au Travail (PST4) adopté par le Ministère du Travail pour la période 2021-2025 présente une action spécifique (action 2.1) sur la prise en compte des polyexpositions. Par exemple, selon l’enquête Sumer 2017, 15% des salariés sont exposés à plusieurs produits chimiques et se trouvent repartis dans la majorité des secteurs .

Aujourd’hui, les polyexpositions professionnelles sont source de préoccupations car leurs effets sur la santé ne sont pas toujours bien connus. Néanmoins, on sait que les effets peuvent être indépendants les uns des autres ou bien interagir entre eux.
Il y a quatre types d’interaction possibles : la synergie, l’inhibition, la potientatistion ou l’additivité. Par exemple, les études montrent que l’exposition à un facteur de risque peut modifier le mode d’action d’un autre facteur. C’est le cas de l’exposition à des agents chimiques qui peut modifier l’effet de l’exposition à des agents infectieux.
Les effets néfastes de la co-exposition au bruit et aux substances chimiques ototoxiques sont également connus (https://www.inrs.fr/risques/polyexpositions/bruit-substances-chimiques.html .) et le styrène par exemple a été classé ototoxique. D’autres combinaisons de nuisances pour lesquelles il existe peu de données sont rencontrées sur les lieux de travail. Les effets provoqués par exemple par une exposition à des substances chimiques lors du travail de nuit ou d’un travail physiquement intense sont moins documentés. Les secteurs dans lesquels les salariés sont exposés à plusieurs facteurs de risque sont par ailleurs mal identifiés.
Aujourd’hui les connaissances sur les différents types de polyexpositions sont très hétérogènes et il est essentiel de les compléter pour améliorer la prévention des risques.
Néanmoins, il existe quelques éléments pour l’identification de situations de polyexposition et quelques outils spécifiques pour la prise en compte de ces situations.
Lors de la « Journée de chimistes » des Services de Prévention et de Santé du réseau PACA Corse, qui s’est déroulé le 17 Mai 2022 à Aix-en-Provence, l’ingénieur chimiste du SPSTI2A, Monsieur Cosmin PATRASCU, a présenté ses travaux sur le sujet. Il s’agit de logiciels, de secteurs prioritaires, de facteurs de correction et d’autres outils qui peuvent compléter les approches classiques de la prévention des risques.
Pour plus de renseignements vous pouvez consulter les dossiers techniques de la revue Hygiène & Sécurité du Travail :

Vous pouvez également prendre contact avec votre médecin du travail et son équipe pluridisciplinaire qui vous fourniront les informations utiles dans le cadre de votre activité et vous aideront dans la prévention des risques dus à ces différents types d’expositions.