La silice est un élément minéral dur et transparent se trouvant en abondance à l’état naturel dans les roches et minéraux (roches sédimentaires, roches magmatiques…).
Sa forme cristalline est présente dans de très nombreuses roches (pierre granit, ardoise, sable etc…) et dans beaucoup de matériaux utilisés dans le bâtiment (brique, carrelage, béton, etc. …).
Les situations de travail susceptibles d’émettre, dans l’air, de la poussière chargée de silice cristalline, sont nombreuses.
La silice cristalline est connue pour provoquer et avoir provoqué de nombreux dommages parmi les parmi les travailleurs dans les mines.
Présente dans la quasi-totalité des matériaux d’origine minérale, on la retrouve en tant que matière première ou en tant que matériel de charge dans de nombreux secteurs :
- Verrerie, cristallerie : la silice constitue l’un des 3 éléments de base pour la vitrification
- Céramique et porcelaine : appareils sanitaires
- Fonderie : fabrication des moules de sable, décochage, ébarbage et dessablage
- Industrie des réfractaires : démolition et réparation des fours industriels en briques réfractaires
- Plastiques et caoutchouc : la silice modifie les propriétés physiques du plastique
- Industrie de la pierre et de la construction : taillage et polissage des pierres (grès, granite) riche en silice…
- Fabrication de prothèses dentaires : sablage, ponçage, meulage
- Industrie du bâtiment et des travaux publics : exposition à la poussière de silice lors des travaux de balayage, percement, de rabotage ou de sciage du béton La découpe de matériaux, de type dalle en béton à l’aide d’une tronçonneuse portative à disque, les travaux sur surfaces bétonnées, (bouchardage, rectification, ponçage, perçage). Des travaux souterrains, de reprise de sous-œuvre, de projection de béton (voie sèche) et ceux de ravalement de façade. La démolition d’ouvrage de maçonnerie …
- Secteurs de l’extraction : mines et carrières de matériaux siliceux.
Les particules de silice les plus fines (d’un diamètre inférieur à 5 microns) pénètrent par les voies respiratoires jusqu’aux alvéoles pulmonaires, s’y déposent et y restent stockées.
L’organisme réagit en produisant une substance aboutissant à la constitution de nodules (nombreux petits nœuds) qui vont se concentrer jusqu’à obstruer et détruire peu à peu le poumon (maladie de la silicose).
C’est un processus lent (il existe un temps de latence de plusieurs années entre l’inhalation de poussières et la formation de nodules) et évolutif (le processus se poursuit même après la cessation d’activité : le retrait du poste de travail ne suffit pas à stopper l’évolution de la maladie).
La maladie se traduit par un essoufflement progressif à l’effort puis évolue vers une insuffisance respiratoire grave associée à des infections et complications : insuffisance cardiaque, emphysème (bulle d’air qui crève la plèvre), tuberculose, mycose.
Jusqu’à présent la poussière de silice cristalline était considérée comme un Agent Chimique Dangereux.
Ainsi, un arrêté du 26 octobre 2020 transpose en droit Français la directive européenne intégrant les travaux exposant à la silice cristalline alvéolaire issue de procédés à la liste des substances, mélanges et procédés cancérogènes.
Cet arrêté est entré en vigueur au 1er janvier 2021.
Par ordre de priorité :
- Remplacer, si possible la silice cristalline par un autre matériau
- Travailler en vase clos et étanche (port de gants) ou cabine maintenue en dépression.
- Travailler par voie humide (opérations de sciage)
- Aspirer à la source les poussières (opérations de polissage, perçage…)
- Porter des équipements de protection individuelle adaptés (appareils respiratoires de classe P3, combinaisons de type 5) lorsque les moyens de prévention collective ne peuvent assurer le respect des V.L.E.P (valeur limite d’exposition professionnelle)
- Pour les opérations de sablage, l’abrasif utilisé en cabine ou à l’air libre ne doit pas contenir plus de 5 % de silice libre en poids (sauf projection conjointe d’eau, pour les ravalements de façade par exemple). Obligation dans ce cas de porter un appareil respiratoire à adduction d’air assurant un débit d’air pur d’au moins 165 litres par minute. La mention de la présence de silice libre dans l’abrasif doit figurer sur le sac.
- Pour l’industrie de la métallurgie (chaudronnerie) les travaux de sablage doivent se faire en principe dans une cabine ventilée équipée d’un dispositif de récupération automatique des sables. Lorsque les opérateurs pénètrent dans la cabine avec leurs appareils respiratoires à adduction d’air, il convient de vérifier les conditions dans lesquelles l’air leur parvient (filtration de l’air, maintenance du compresseur d’air pour assurer une bonne qualité d’air aux opérateurs). Une surveillance extérieure de la cabine est requise.
- Information et formation du personnel sur les risques encourus et les moyens de s’en prémunir
- Surveillance médicale des salariés : si ces derniers sont exposés, cela nécessite un suivi individuel renforcé (SIR) de leur état de santé
- Surveillance périodique de l’atmosphère de travail aux différents postes par des mesures d’empoussièrement.
Pour plus d’informations, nous vous invitons à consulter les documents ci-dessous :